La Palestine au bord de l’asphyxie économique ?
Le Fonds monétaire international (FMI) ne tarit pas d’éloges sur la gestion de l’Autorité palestinienne. Pourtant, il vient de lui refuser une demande de prêt. Paradoxe ?
De 2007 à 2012, le gouvernement de Salam Fayyad a ramené le déficit courant de 27 % à 14 % du PIB. Le suivi du budget est accessible sur internet, et le nombre des fonctionnaires a été réduit de 180 000 à 150 000. En septembre 2011, le Fonds monétaire international (FMI) a salué ces efforts et souligné que « les institutions palestiniennes peuvent être avantageusement comparées avec celles d’États établis ».
Les Palestiniens ont vu le montant de leur aide s’effondrer de 3 milliards de dollars en 2008 à 1,8 milliard en 2011.
Malgré cela, les Palestiniens ont vu le montant de leur aide s’effondrer : 3 milliards de dollars en 2008, 2,5 milliards en 2009, 2,2 milliards en 2010 et 1,8 milliard en 2011.
Pour punir l’Autorité palestinienne d’avoir obtenu son admission à l’Unesco et déposé une demande d’adhésion à l’ONU en 2011, les États-Unis ont suspendu le paiement de leurs 150 millions de dollars annuels, et les Israéliens ont arbitrairement mis fin au versement des taxes indirectes qu’ils prélèvent sur le commerce extérieur pour le compte des autorités palestiniennes. Enfin, de riches pays arabes n’ont pas honoré leurs promesses de dons pour forcer le Fatah et le Hamas à se réconcilier.
Désespoir ?
En avril, Salam Fayyad a donc convaincu Stan Fischer, le gouverneur de la Banque centrale d’Israël, de demander un prêt au FMI pour la Palestine. Dans sa version papier du 2 juillet, le quotidien israélien Haaretz parle de 1 milliard de dollars, soit le montant du déficit budgétaire « normal » de l’Autorité palestinienne. Dans sa version électronique, il avance le chiffre de 100 millions. Benyamin Netanyahou, le Premier ministre israélien, a curieusement donné son feu vert. Mais le FMI a refusé, estimant qu’il ne pouvait prêter qu’à des États membres.
La demande de Salam Fayyad et de son complice Stan Fischer – qui se connaissent depuis leur passage au FMI – visait sans doute à placer chaque partie prenante face à ses responsabilités. Le FMI complimente la Palestine, tout en refusant de la secourir. Israël asphyxie les territoires occupés, mais souhaite éviter le pire en les mettant sous perfusion du Fonds. Les pays arabes et les États-Unis promettent d’aider la population, qui souffre ; pourtant, pour des raisons diamétralement opposées, ils resserrent encore un peu plus l’étau israélien.
La provocation de MM. Fayyad et Fischer fera-t-elle comprendre aux uns et aux autres la dangerosité de cette schizophrénie, qui condamne un peuple à un désespoir sans fin ?
Jeune Afrique Economie
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