Expo Taysir Batniji à mp2013
« L’homme ne vit pas seulement de pain #2 »
Ce projet fait suite à une installation éphémère réalisée en 2007 dans le cadre d’une résidence à Lancy, dans la banlieue de Genève et qui présentait les lettres de l’article 13 de la Déclaration universelle des droits de l’homme moulées dans du chocolat suisse (voir illustration ci-après).
Par cette variation / répétition, je souhaite insister sur la portée locale de ce texte de loi pourtant si global, rappelant ainsi que, si universel qu’il soit (en Suisse, d’abord, où siège l’ONU, puis à Marseille, ville portuaire emblème dans l’histoire de l’immigration française…), son sens et son application varient en fonction du lieu de son inscription. J’aime, à ce propos, l’allusion à l’expression « S’en laver les mains ».
Le caractère éphémère, friable ou potentiellement consommable, de cette oeuvre – que les visiteurs de l’exposition « Home » à Lancy ont mangé en un seul jour – m’intéresse dans la mesure où d’une part il contraste avec l’inflexibilité de la loi en général et, d’autre part, où il place le spectateur face à ses propres responsabilités vis-à-vis d’une signification donnée.
Taysir Batniji
Né à Gaza en 1966, Taysir Batniji étudie l’art à l’université Al-Najah à Naplouse en Cisjordanie puis, grâce à une bourse du gouvernement français, à l’Ecole des Beaux-Arts de Bourges. Il vit entre l’Europe, en France notamment, et la Palestine, et a développé une pratique artistique pluridisciplinaire (dessin, installation, performance, photo, vidéo…). Depuis sa première exposition personnelle à Paris en 2002, il participe à de nombreuses expositions et manifestations : Arles en 2002, Fresnoy en 2002, Biennale de Venise en 2003, 2009 et 2011, Biennale d’Istanbul en 2011, Villa Médicis en 2012… Il est lauréat du prix Abraaj Capital Art Prize en 2012. Taysir Batniji est représenté par les galeries Sfeir-Semler (Hambourg/Beyrouth) et Éric Dupont (Paris).
Le lieu, la savonnerie Marius Fabre
Lorsque l’artiste palestinien Taysir Batniji investit l’entreprise familiale provençale Marius Fabre créée en 1900 à Salon-de-Provence et dont le savoir-faire artisanal de la fabrication du savon de Marseille se transmet de génération en génération. Sur place, il a sculpté dans le savon une oeuvre inspirée de l’article 13 de la déclaration des droits de l’homme : « Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l’intérieur d’un état. Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays. ».
Avec cette nouvelle œuvre intitulée L’Homme ne vit pas seulement de pain #2, Taysir Batniji insiste sur la portée universelle de ce droit dont l’application varie en fonction de l’environnement. L’exposition a été conçue en 2012 dans le cadre des Ateliers de l’EuroMéditerranée.
Infos & lieu
Salon-de-Provence / Jusqu’au 16 juin 2013
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